Pogosticking en SEO, Google le prend-il en compte via NavBoost ?

Qu’est-ce que le pogosticking ?

Le pogosticking désigne un comportement de l’internaute qui, après avoir cliqué sur un lien dans les résultats de recherche Google, revient très rapidement à la page de résultats (la SERP) pour cliquer sur un autre lien. Ce va-et-vient est un indicateur que le premier résultat n’a pas répondu à son intention de recherche.

À ne pas confondre avec le taux de rebond, qui mesure simplement le fait qu’un visiteur quitte une page sans interagir davantage (par exemple, sans cliquer sur un lien ou changer de page). Une personne peut parfaitement « rebondir » après avoir passé 3 minutes à lire un article satisfaisant. En revanche, le pogosticking implique une insatisfaction immédiate visible par un retour quasi instantané à Google.

Exemple concret : un utilisateur cherche « comment tailler un rosier ». Il clique sur le premier lien, constate que l’article est hors sujet ou peu clair, et revient sur Google en moins de 5 secondes. Il clique alors sur le deuxième lien. Ce comportement est considéré comme du pogosticking.

Ce signal, longtemps sujet à débat, est aujourd’hui pris plus au sérieux dans l’analyse des comportements utilisateurs, notamment depuis les révélations sur les systèmes internes de Google comme NavBoost.

Pourquoi le pogosticking inquiète les SEO ?

Depuis longtemps, le pogosticking est perçu comme un signal d’insatisfaction utilisateur. Lorsqu’un internaute clique sur un résultat, puis revient aussitôt sur la SERP pour en consulter un autre, cela peut indiquer que le contenu consulté ne répondait pas à son intention de recherche. Ce comportement, lorsqu’il est répété à grande échelle, envoie à Google un signal : « ce contenu n’est pas pertinent pour cette requête ».

Les professionnels du SEO redoutent ce type de signal car, même s’il ne figurait pas explicitement dans les documents publics de Google comme un facteur de classement, il a toujours été soupçonné de jouer un rôle indirect, notamment à travers des métriques comportementales.

Ce soupçon s’est renforcé avec les années, d’autant plus que Google ne communique pas en détail sur la manière dont il utilise les données de clics. Or, une page avec un bon taux de clic (CTR) mais un taux élevé de pogosticking pourrait être jugée trompeuse ou déceptive, et donc rétrogradée dans les résultats de recherche.

Aujourd’hui, avec la fuite des documents internes de Google, on découvre que des systèmes comme NavBoost exploitent ces signaux comportementaux, ce qui confirme que le pogosticking — bien que seul, insuffisant — est bel et bien intégré dans une logique d’analyse globale de la satisfaction utilisateur.

Les révélations des Google Leaks : le rôle central de NavBoost

En mai 2024, une fuite massive de documents internes de Google — surnommée les Google Leaks — a levé le voile sur plusieurs systèmes jusque-là inconnus ou non confirmés, dont NavBoost. Ce module interne, rarement évoqué publiquement, apparaît dans les documents comme un élément clé du système de classement, utilisant des données comportementales issues des clics pour ajuster les résultats de recherche.

NavBoost semble mesurer divers signaux utilisateurs, notamment :

  • Le nombre de clics sur un lien depuis les SERP
  • Le temps passé sur une page avant un retour éventuel à Google
  • Le pogosticking (retour rapide suivi d’un clic sur un autre résultat)
  • Les clics sur les résultats dans différentes régions ou pour différents types d’utilisateurs

NavBoost : comment ça fonctionne ?

NavBoost collecte et analyse des volumes importants de données d’interactions.

Il évalue par exemple :

  • Si un résultat est souvent cliqué mais immédiatement abandonné
  • Si d’autres résultats du même mot-clé reçoivent des clics prolongés
  • Les performances d’un contenu selon le type d’intention de recherche (informationnelle, transactionnelle, etc.)

Ces signaux sont ensuite agrégés, anonymisés et utilisés pour ajuster le classement des résultats. Le pogosticking, bien que subtil, devient donc un signal intégré dans un ensemble beaucoup plus vaste. Il ne s’agit pas d’un facteur de pénalisation directe, mais plutôt d’un indicateur de performance réelle face à une intention utilisateur donnée.

Pogosticking = signal pris en compte ?

Les documents internes récemment révélés indiquent que le pogosticking est bel et bien pris en compte par Google, mais de manière indirecte. Il ne s’agit pas d’un facteur de classement isolé, comme peut l’être une balise title ou un backlink, mais plutôt d’un indicateur comportemental analysé dans un cadre global.

Grâce à NavBoost, Google agrège de nombreux signaux utilisateurs : durée de session, retour sur la SERP, taux de clic, engagement, etc. Dans ce contexte, le pogosticking est utilisé comme un symptôme potentiel d’insatisfaction. Lorsqu’un utilisateur revient immédiatement sur la page de résultats pour cliquer ailleurs, cela peut signifier que le contenu visité n’a pas répondu à son besoin.

Toutefois, il est important de nuancer : le pogosticking seul n’est pas suffisant pour déclasser une page. Ce comportement doit être corrélé à d’autres signaux négatifs — faible taux de clic, court temps passé sur la page, taux de rebond élevé, mauvaise correspondance avec l’intention de recherche — pour avoir un impact sur le positionnement.

En somme, Google n’utilise pas ce signal de manière punitive, mais dans une logique d’amélioration continue de la pertinence des résultats. Cela pousse les éditeurs de contenu à mieux répondre aux attentes des utilisateurs, dès les premières secondes de consultation.

Différences entre pogosticking, taux de rebond et dwell time

Ces trois notions sont souvent confondues, car elles concernent toutes le comportement de l’utilisateur après avoir cliqué sur un résultat de recherche. Pourtant, elles mesurent des choses bien distinctes.

Voici un éclairage pour mieux les différencier :

  • Pogosticking : il s’agit d’un retour rapide à la page de résultats Google, suivi d’un clic sur un autre lien. Ce comportement indique que l’utilisateur n’a pas trouvé ce qu’il cherchait et cherche une meilleure réponse ailleurs. C’est un signal fort d’insatisfaction.
  • Taux de rebond : il mesure le pourcentage de visiteurs qui quittent une page sans interagir davantage (pas de clic, pas de scroll profond, etc.). Toutefois, un rebond n’est pas toujours négatif : un visiteur peut lire une page entière, être satisfait, puis partir sans action supplémentaire.
  • Dwell time : c’est le temps que passe un internaute sur une page avant de revenir sur Google. Un temps court peut être interprété comme un signe de déception, tandis qu’un dwell time élevé est généralement vu comme un signe d’intérêt ou de satisfaction.

Ces trois signaux, bien que différents, peuvent se recouper dans l’analyse que fait Google de l’expérience utilisateur. Le pogosticking est le plus précis pour détecter un contenu perçu comme déceptif, mais il est souvent évalué en complément du dwell time et du taux de rebond.

Comment réduire le pogosticking sur votre site ?

Si le pogosticking est perçu par Google comme un indicateur de mauvaise correspondance avec l’intention de recherche, il devient essentiel de limiter ce comportement.

Voici des leviers concrets pour améliorer l’expérience utilisateur et inciter les visiteurs à rester sur votre site :

  • Soignez l’introduction de vos contenus : les premières lignes doivent répondre immédiatement à la requête de l’internaute. Évitez les détours inutiles ou trop généralistes. L’objectif est de capter l’attention en quelques secondes.
  • Optimisez les balises title et meta description : elles doivent refléter précisément le contenu de la page. Un écart entre la promesse affichée sur Google et le contenu réel crée de la frustration… et favorise le retour à la SERP.
  • Structurez vos contenus avec des titres clairs, des listes et des paragraphes courts : cela facilite la lecture rapide et améliore la compréhension immédiate.
  • Améliorez la vitesse de chargement : un site lent génère de l’abandon prématuré. Utilisez des outils comme PageSpeed Insights ou GTmetrix pour identifier les freins techniques.
  • Rendez la navigation intuitive : utilisez un maillage interne pertinent et proposez des contenus complémentaires pour garder l’utilisateur dans votre univers.
  • Adaptez le contenu à l’intention de recherche : un article informationnel ne doit pas chercher à convertir immédiatement. Identifiez si la requête est informationnelle, commerciale ou navigationnelle, et ajustez le ton et le format.

En appliquant ces principes, vous augmentez vos chances de retenir vos visiteurs, d’améliorer vos signaux comportementaux… et de limiter l’impact du pogosticking aux yeux de Google.

Ce qu’il faut retenir sur le pogosticking après les Google Leaks

Le pogosticking a longtemps été considéré comme un mythe ou un signal indirect difficile à interpréter. Les fuites récentes sur l’algorithme de Google — notamment autour de NavBoost — montrent qu’il est en réalité intégré à un système plus large d’analyse du comportement utilisateur. Google ne se base pas uniquement sur ce signal, mais le croise avec d’autres données comme le dwell time, le taux de clic ou encore les modèles de navigation.

Cela renforce une tendance de fond : les pages qui répondent rapidement et clairement à l’intention de recherche sont mieux valorisées, tandis que celles qui déçoivent sont identifiées à travers ces signaux de retour rapide à la SERP.

Pour les éditeurs, rédacteurs et SEO, cela signifie que l’optimisation du contenu ne suffit plus. Il faut aussi penser au parcours utilisateur, à la promesse faite dans les balises, et à la qualité perçue dès les premières secondes. En d’autres termes, un bon référencement passe par une bonne expérience.